jeudi 1 mars 2012

Brouillon un peu croche

(Croche, allusion musicale : la pognez-vous ?)

Il y a quelques jours, nous sommes allés souper avec mon frère, qui m’a fait part de son impatience d’entendre la musique de C’était notre maison. J’en ai réalisé une version harmonisée, instrumentée et un ti ti peu arrangée.

Voici comment je m’y suis prise aujourd’hui pour réaliser ce genre de brouillon musical. C’est mon mode de travail le plus fréquent mais ce n’est pas le seul.

Vous me demandez souvent : comment commences-tu ? Avec une musique ? Avec des mots ? La réponse est un net oui. Des fois c’est l’un, des fois c’est l’autre, des fois c’est les deux et des fois c’est un concept.

Dans le cas présent, j’étais partie un peu d’un concept et j’avais fini les mots. Je suis donc passée au logiciel d’écriture musicale (PrintMusic, de Finale) pour produire la partition proprement dite. À ce stade, souvent, je travaille en simultané les mots et la musique, l’un influençant et appelant l’autre. Comme les mots avaient atteint un stade proche du final cette fois-ci, je n’ai presque rien modifié.

C'est à ce moment que je m’assure de la structure mélodique : une chanson bien faite est équilibrée, la plupart du temps en structure binaire, peu importe le nombre de pieds des vers – par exemple, deux fois quatre mesures puis quatre fois deux mesures, ou des combinaisons de ce type. Je fais parfois des découvertes désagréables : zut, cette phrase que j’entendais si jolie, elle fonctionne pas, elle est trop longue. Et je fais parfois des découvertes agréables, un fragment de mélodie prend son envol.

En travaillant la partition, je travaille aussi l’harmonisation, c’est-à-dire que je choisis les accords qui forment la structure harmonique. Do mineur, sol septième de dominante, etc. Comme c’est l’usage, ça se note Cm, G7, etc. Comment je sais ? Je sais, c’est tout. Je sais ce que j’entends.

La plupart du temps, cette partie du travail s’effectue principalement dans ma tête. Ça donne quelque chose comme ceci :



Quand je m’estime satisfaite du résultat, je lance un logiciel d’accompagnement assisté par ordinateur (Band-in-a-Box, de PG Music). Dans ce logiciel, j’inscris, mesure par mesure, les accords que j’ai choisis à l’étape précédente.



Je choisis ensuite ce que le logiciel appelle un style. Le logiciel applique des séries d’algorithmes en fonction du style que j’ai choisi : il choisit des instruments, il fait jouer à chaque instrument des motifs convenables, dont la succession et l’agencement sont déterminés par les critères du style.

Ça, c’est long et difficile. J’ai généralement en tête une assez bonne idée de ce que je voudrais entendre mais c’est loin d’être garanti que je vais trouver un style qui reproduit mes idées ou même s’en rapproche un peu, j’ai à fouiller dans près de 2000 styles. Ce n’est pas un fouillis total, les styles sont décrits par leurs similarités avec tel ou tel groupe ou musicien (Coldplay, Celine, etc.), par leur instrumentation, leurs grandes caractéristiques (swing, shuffle, strong bass line, etc.) et leur genre (country ballad) mais c’est quand même pas de la tarte. Aujourd’hui, par exemple, j’ai tâtonné une bonne heure, et j’ai fini par prendre une voix d’un style, une voix d’un autre, etc. Le logiciel me permet d'appliquer un certain style aux mesures de 1 à 16, un autre aux mesures 17-18-19-20, etc. Un sérieux obstacle que je rencontre ici, c’est que mon audition atteint vite ses limites et j’ai peine à entendre assez clairement les différentes voix du style.

Je transporte tout ça ensuite dans GarageBand (Apple) pour pouvoir le retravailler à mon goût, car Band-in-a-Box ne permet pas les modifications.

Il n’y a rien encore qui reproduit la mélodie de ma chanson. J’ai plusieurs choix. Je peux exporter la mélodie que j’ai écrite avec le logiciel de partition pour l’importer dans GarageBand, les deux logiciels sont capables de communiquer de cette façon. J’ai fait récemment des expériences avec un logiciel qui non seulement lit la mélodie mais prononce les mots ! Le résultat est étonnant mais encore loin de remplacer ma chanteuse préférée. Ça se fait vite et avec exactitude, mais c’est terriblement mécanique et la fonction d’humanisation, destinée à rendre la lecture moins mécanique, est limitée.

Chanté par ordinateur

Je préfère jouer la mélodie sur un clavier musical raccordé à mon ordinateur (USB) ; GarageBand enregistre non pas les sons mais les impulsions du clavier (ceci est un mi 3, avec une vélocité de x et une durée y) et les reproduit avec le son de l’instrument logiciel que j’ai sélectionné. Si vous connaissez un peu la notation musicale, vous remarquerez que la partie qui est actuellement affichée dans GarageBand est la mélodie, telle qu’elle apparaît plus haut, la reproduction de PrintMusic.



J'exporte le fichier de GarageBand, je le télécharge sur le serveur de fichiers du blogue. Après non loin de six heures de travail, me voilà arrivée à ceci :

C’était notre maison (brouillon)

Et sur ce, dodo pour moi.

Ça, c'était il y a cinq jours. Dimanche, j’ai eu des visiteurs. Et lundi, mon meilleur client ayant eu le mauvais goût de m’envoyer soudainement beaucoup de travail, il a bien fallu que je m’y mette. Je vous jure, il y en a qui manquent vraiment de considération pour ma muse. Résultat : à peu près pas de musique cette semaine et un billet de blogue qui languit dans la boîte à brouillons. 

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jeudi 23 février 2012

Petite mise à jour

En réponse au commentaire de Roger, je vous signale que j’ai corrigé la version des Fleurs mise en ligne, aux deux endroits, dans l’encadré à gauche et dans le texte du billet. Celle-là a l’imprimatur du mixeur et de la chanteuse.

mercredi 22 février 2012

Demi-pause pour auditions

(Je l’avoue, je me trouve drôle quand je peux ouvrir avec un titre comportant des éléments de musique.)

Depuis quelques mois, je participe à des auditions. Je suis membre de la SPACQ, la société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec. Professionnelle est un bien grand mot, je crois. La société compte peut-être – je n’en suis pas sûre – beaucoup de membres qui mènent une vraie carrière professionnelle mais elle comporte aussi un très grand nombre de membres comme moi dont le professionnalisme est une lointaine aspiration.

Peu importe. La SPACQ organise des activités de formation assez intéressantes, parfois avec d’autres organismes, comme l’Association québécoise des éditeurs de musique, etc. Je m’y suis inscrite il y a un peu plus d’un an dans le but de me motiver et dans l’espoir de faire des rencontres. Mon premier objectif est largement atteint, mon second pas du tout. Un sur deux, c’est quand même pas si mal…

Au nombre des activités de formation proposées, cette année, il y avait un certain nombre de rencontres où des formateurs écoutaient et commentaient des chansons proposées par des membres. Ma première expérience a été plutôt bizarre – j’avais fait écouter les Mots d’amour. J’en suis ressortie avec l’impression d’avoir reçu des commentaires plutôt hum-hum, au point d’en avoir un peu le cafard pendant quelques jours. D’autant plus que j’avais entendu des commentaires assez positifs sur des chansons que je trouvais mauvaises (pour ne pas dire pourrites). C’est la semaine suivante qu’Élisabeth a écouté l’enregistrement que j’avais fait de la rencontre sur mon iPad et qu’elle m’a dit que j’avais fort mal compris ce qui m’avait été dit. Pour ne donner que deux exemples, je croyais avoir compris qu’un formateur trouvait la chanson peu intéressante  parce que c’était une chanson d’amour et qu’un autre avait trouvé le refrain plutôt banal. Dans les faits, le premier formateur avait dit qu’il y avait tellement de chansons d’amour qu’il était difficile d’en faire d’intéressantes, et que celle-là l’était. Et le second formateur avait dit que le refrain était simple mais qu’il continuait de lui trotter dans la tête depuis la fin de la chanson. Méchante différence ! Deux amies artistes m’ont dit des choses fort intéressantes à la suite de l’expérience, que je leur avais racontée avec moult détails. L’une m’a dit, c’est difficile mais tu dois te faire une carapace et continuer le processus. L’autre m’a dit, c’est étrange comme on a tendance à croire plus facilement les choses désagréables.

Pour ce genre d’activités, la SPACQ retient les services de formateurs du milieu, professionnels de carrière, qui ne sont peut-être pas des grands noms mais qui ont en général une solide expérience. Parmi les gens qui participent, comme moi, il y a de tout. Les chansons présentées sont assez souvent, je trouve, pas très bonnes. Je regrette, mais j’ai toute ma vie travaillé dans le texte. Des phrases boiteuses, des verbes qui ne vont pas avec le complément qu’on leur impose, de la prosodie tout croche (DEEEEE-vant moi je TEEEEEEEEE vois, etc.), des clichés malhabiles, et j’en passe et des pires. Vous me permettrez de vous assurer que la licence poétique et la métaphore, je sais ce que c’est et que ça, ça n’en est pas.

Aux deux dernières rencontres, j’ai soumis Les Fleurs. Roger trouve que c’est ma meilleure chanson, celle qui fesse dans le dash (sic). À la première audition où je l’ai soumise, l’un des deux formateurs a dit que, selon lui, c’était le parfait exemple d’une chanson dont la musique ne va pas du tout avec les mots. Il a été passablement véhément et je lui ai dit que je trouvais que, dommage, mais moi, c’était ce que je voulais. Il a simplement répondu, ah ben là, et s’est détourné. Il faut dire qu’à la suite de petits bouts de conversations privées que nous avions eus jusque là, nous étions tombés d’accord sur de nombreux points, dont la pauvreté peu inspirante de beaucoup de textes, et je crois qu’il attendait de moi du sous-Fauré, de la mélodie noble et un powême. Pas ce coup de poing (note à Dominique : chanson coup de poing, c’est ça que ça veut dire, ça fesse dans le dash). Hi hi. J’avais reçu aussi le compliment le plus mystifiant de ma (courte) carrière : commentant la ligne Si j’ai les yeux dans l’eau, c’t’à cause du silence, le deuxième formateur avait admiré l’opposition sensorielle, silence-yeux. Euhhhhhh ?

Hier soir, j’ai participé à une autre audition, formateurs et participants différents et après quelques hésitations, j’ai décidé de la soumettre à nouveau. Cette fois-là, j’ai eu des commentaires très positifs. Hard rock intense bien mené, structure solide, langage parlé naturel, images justes, prosodie impeccable, refrain à la mélodie très accrocheuse. L’un des formateurs m’a recommandé de repenser les mots du refrain, dont il n’aimait pas la répétition des premières lignes, et a aussi suggéré d’essayer d’introduire dans le couplet une modification de l’harmonisation, pour éviter les deux strophes à l’identique. Ça se discute, j’y réfléchis. Ensuite, ils ont commencé à discuter du fait que pour eux, la situation n’est pas claire. Y a-t-il, oui ou non, de l’ironie, est-ce que le personnage vit un rejet lucide ? Moi, ça me semble évident que oui, par la dureté de la musique, par l’emploi de bon débarras, etc. Et je crois qu’une des participantes a répondu que oui, la situation était claire.

Alors voilà. Ce sont des activités qui demandent passablement de préparatifs : réenregistrement d’une version mieux léchée, travail sur le mixage, préparation du matériel de la rencontre, etc. sans parler du temps de la rencontre elle-même. Hier, je suis partie de chez moi bien avant 17 h et je suis rentrée à 23 h 30. (Je l’avoue, je suis partie du lieu de la rencontre, près du pont Jacques-Cartier, j’ai tourné sur Papineau pour monter vers le nord et j’ai manqué le virage vers l’ouest… je me suis donc retrouvée sur le pont pour aboutir à Longueuil – soupir.)

En préparation à la rencontre d’hier soir, Élisabeth et moi avions travaillé fort pour produire une version de présentation de la douce Il neige encore. Je pense d’ailleurs que c’est ce genre de composition qu’attendait de moi le formateur qui n’avait pas aimé les fleurs. Roger l’aime peu (la chanson, pas le formateur… quoique le formateur non plus, de fait) – c’est sûr qu’on peut pas dire que ça fesse dans le dash, hi. Moi, j’entends retravailler le piano, le varier davantage. C’était après tout mon premier essai de m’accompagner au piano. Mon frère Jacques en aime beaucoup la mélodie que j’avais mise en ligne auparavant.

En passant, qui de mes lecteurs musiciens parviendra à identifier le fragment que je sais avoir piqué à quelqu’un – Debussy ? Bill Evans ? Jacques, Jean-Christophe, ça vous dit quelque chose, ça, et sa variante en finale ici ?

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samedi 18 février 2012

FAWM ou pas FAWM

Je m’habitue tranquillement à l’idée que je n’écrirai probablement pas quatorze chansons en février cette année. Ça n’a bien sûr aucune espèce d’importance, si ce n’est que je m’étais un peu avancée à ce sujet sur ce blogue.

Le blogue lui-même a pris du temps. De plus, j’en fais plus sur chaque chanson, harmonisation, orchestration et production. Aujourd’hui, par exemple, j’ai fignolé la trame sonore de Il neige encore à partir des essais que j’ai faits hier avec Élisabeth. Ce matin, en me réveillant, j’ai retravaillé les mots de C’était notre maison, aussi après discussion avec Élisabeth. Elle trouvait trop brutal le contraste entre le premier et le deuxième couplet. Moi, je trouvais – comme je l’ai écrit ici – que la fin du premier couplet annonçait déjà le drame. Élisabeth trouvait que cette fin pouvait laisser présager un malheur, comme la fin d’un couple, mais pas forcément un drame.

Voici les changements :

Avant
Ils ont enlevé la balançoire
Où on allait jaser le soir
Les enfants sur les genoux
Ils ont coupé le vieux sapin
C’est vrai qu’il tirait à sa fin
Il était là avant nous
Je reviens trois quatre fois par année
Ça sert à rien qu’à me torturer
Je sais toujours pas ce que j’aurais pu voir
Ce que j’aurais dû j’aurais dû savoir

Après
Ils ont enlevé la balançoire
(et la suite, telle quelle, jusqu'à :)
Il était là avant nous
Tous les voisins en parlent encore
L’histoire affreuse avec trois morts
Je sais toujours pas ce que j’aurais pu voir
Ce que j’aurais dû j’aurais dû savoir

Et j’ai adouci légèrement le deuxième couplet. Les chiens ont disparu, l’escalier aussi.
Ils ont posé des vitres thermales
Ils ont enlevé les traces des balles
De dehors on voit rien
Les petites auraient maintenant treize ans
Y a bien longtemps qu’il reste plus de sang
Y a juste moi qui me souviens
(et la suite sans changement)

Je n’ai toujours pas trouvé une façon simple et rapide de présenter ici la partie musique d’une chanson, et d’en montrer l’évolution comme je peux le faire avec les paroles. La nouvelle version instrumentale de Il neige encore, par exemple, est maintenant conçue pour laisser sa place à la voix, donc il n’y a plus de mélodie. C’est très joli, j’en suis plutôt satisfaite (c’est à espérer, après près d’une demi-journée de travail !)… mais ça ne s’écoute plus tout seul.

Mardi soir, le 21, je participe à une session de formation. Deux formateurs, Alain Leblanc et Nelson Minville, écouteront et commenteront dix chansons, dont une des miennes. Je ne sais pas encore quelle chanson je présenterai, j’hésite entre deux, C’est les fleurs (celle-là, je la mets en ligne demain) et Il neige encore. Cette dernière n’est pas produite encore entièrement mais Internet est mon ami : j’ai envoyé la nouvelle version instrumentale de la chanson à Élisabeth qui va s’en servir pour enregistrer une piste de voix qu’elle m’enverra à son tour, de façon à ce que je l’incorpore à mon fichier. Roger passera ensuite après nous pour faire un mixage un peu plus présentable.

Ce qui me fait un mois de février passablement occupé… et en plus j’ai un travail de client, qui va me prendre passablement de temps la semaine prochaine. Alors FAWM ou pas FAWM ? Probablement pas FAWM. Tant pis.

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jeudi 16 février 2012

Je cours je cours

Pas le temps d’écrire longuement. Voici la création d’aujourd’hui. Paroles et musique sont terminées à 95 %, quelques notes du pont (encore le pont !) à ajuster. Ce n’est pas vraiment le genre de musique dont je pourrais donner une idée au clavier comme je l’ai fait pour Il neige encore. Je travaille avec Élisabeth demain mais je ne sais pas ce que nous aurons le temps de faire. D’autant plus que j’ai un atelier mardi soir : écoute  commentée de chanson en chantier.


JE FAIS DES LISTES

Paroles et musique : Hélène Dion

COUPLET
Boston romaine tomates piment
Pain lait fromage gruau croissants
Un petit papier écrit tout croche
Bibliothèque et épicerie
Garage école et pharmacie
Où est mon papier – ah dans ma poche
Ce soir poulet demain crevettes
Samedi pizza dimanche côtelettes
La page de la semaine sur le frigo
Ce soir ballet demain soccer
Samedi baiser dimanche belle-sœur
Mon agenda dans l’sac à dos

REFRAIN
Je fais des listes toutes sortes de listes
On peut trouver ça drôle
Mais comme ça j’ai l’contrôle
Je fais des listes toutes sortes de listes

COUPLET
Sophie Mathieu et leurs trois flos
Maman Papa et tante Margot
Prévenir tout le monde c’est dur les fêtes
Pipi au lit changer les draps
Faire les trois lunchs pas de chocolat
Les matins de semaine j’ai mal à la tête
Appeler la banque pour l’hypothèque
Y a pas les fonds du prochain chèque
J’sais pas quoi faire on n’arrive plus
Appeler le médecin pour la petite bosse
Et l’avocate pour le divorce
Où est mon Prozac j’en peux juste plus

REFRAIN

PONT
Perdu ma liste soccer romaine tumeur piment
Perdu ma liste Prozac divorce gruau croissants
Perdu ma liste ballet fromage poulet tumeur crevettes divorce école garage romaine boston et chèque sans fonds
Perdu ma liste
Est-ce que j’existe

DERNIER REFRAIN
Je fais des listes toutes sortes de listes
On peut trouver ça drôle
Mais comme ça j’ai l’contrôle
Je fais des listes toutes sortes de listes
Je fais des listes
Comme ça j’existe

©2012 Communication Cinq sur cinq inc.


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mercredi 15 février 2012

Le temps passe vite

Non, je n’ai pas choisi un tel cliché comme titre de chanson. Mais nous sommes aujourd’hui le 15 et j’ai trois chansons de finies seulement. Quatorze jours et onze chansons à faire. Piece of cake.

J’ai entrepris et fini Il neige encore hier. J’en ai fait une version au clavier. Pour l’enregistrer sur GarageBand de façon à pouvoir la manipuler un peu, je suis obligée de suivre le métronome, ce qui la rend un peu plus lourde et mécanique. Un peu d’indulgence ne sera pas de trop. Mais je vous garantis que vous n’oublierez pas cette mélodie de sitôt. Et je ne dis pas ça seulement parce que la structure est extrêmement répétitive. Quand ils disent qu’une chanson devrait avoir un hook, ils parlent de ça. Personne ne traduit très bien le terme, on va parler de chanson accrocheuse. Un hook est un motif musical qui vous reste dans la tête. Et celui-là n’est pas prêt de sortir de la vôtre.

IL NEIGE ENCORE
Paroles et musique : Hélène Dion


REFRAIN
Sans bruit dehors
Il neige encore
Le froid silence
Et ton absence
La solitude
Longue habitude
Douleur sans larmes
Et paix sans charme

COUPLET
Dans le matin frigide
La blanche étendue vide
Ne se meublera pas
De traces de pas

REFRAIN
L’hiver s’étire
Triste à mourir
Tout gris sans fin
Avril est loin
Froidure et glace
Le jour s’efface
Ennui et givre
Sans goût de vivre


COUPLET
Laisser le ciel s’éteindre
Et ne jamais se plaindre
Savoir cacher ses peurs
Simple pudeur

REFRAIN
Le vent pénètre
Par la fenêtre
Soupir discret
Chagrin secret
Voici le soir
Fin de l’histoire
Sans bruit dehors
Il neige encore
Il neige encore
Il neige encore
Sans bruit dehors

©2012 Communication Cinq sur cinq inc.

Si vous en avez le temps, ouvrez le billet dans deux fenêtres différentes, de façon à avoir les mots sous les yeux en faisant jouer la mélodie. Et donnez-m’en des nouvelles.

Parlant de nouvelles : finalement, la mélodie de C’était notre maison ne me déplaît pas du tout. Le pont pourrait bénéficier d’un peu de travail… si je le garde. Ce qui n’est pas certain. 


Il neige encore


lundi 13 février 2012

La petite maison

C’était notre maison

Elle s’est retrouvée affreusement triste, la maison. J’étais partie avec l’idée d’une évocation des temps heureux, mais je ne savais pas encore ce qui était arrivé. Peu à peu s’est imposée l’idée d’une maison où il y a eu un drame affreux, un drame comme nous en avons connu ces dernières semaines. La personne qui chante a survécu au drame et revient devant cette maison qui avait été la sienne, la leur. Les différences de la maison actuelle avec l’ancienne maison sont d’abord banales, puis des souvenirs terribles sont évoqués, et la terrible angoisse de survivre.

C’était notre maison


Paroles et musique : Hélène Dion

COUPLET
Ils ont enlevé la balançoire
Où on allait jaser le soir
Les enfants sur les genoux

Ils ont coupé le vieux sapin
C’est vrai qu’il tirait à sa fin
Il était là avant nous

Je reviens trois quatre fois par année
Ça sert à rien qu’à me torturer
Je sais toujours pas ce que j’aurais pu voir
Ce que j’aurais dû j’aurais dû savoir

REFRAIN
C’était notre maison
Depuis tant de saisons
Je nous trouvais tellement chanceux
Je croyais qu’on était heureux
C’était notre maison
Notre belle petite maison

COUPLET
Ils ont posé des vitres thermales
Ils ont enlevé les traces des balles
Et les corps des deux chiens

Les petites auraient maintenant treize ans
Dans l’escalier il n’y a plus de sang
Y a juste moi qui me souviens

Ç’a fait dix ans la semaine dernière
Pour moi ce sera toujours hier
J’sais toujours pas c’que j’aurais pu voir
Ce que j’aurais dû j’aurais dû savoir

PONT
J’ai été deux jours dans le coma entre la vie et la mort
J’ai été des mois à pleurer toutes les larmes de mon corps
J’ai réappris à vivre avec la mort en dedans
Avec un cri en dedans avec un cri tout le temps

REFRAIN
C’était notre maison
Depuis tant de saisons
Je nous trouvais tellement chanceux
Je croyais qu’on était heureux
C’était notre maison
Mais c’était sa prison


©2012 Communication Cinq sur cinq inc.

Dans son commentaire sur le billet où je parle de J’ai l’goût, Suzanne me dit qu’elle attend la musique. De fait, c’est un problème, pour ce blogue, la musique. Ces derniers jours, j’ai fait des expériences avec un logiciel qui produit une lecture chantée par une chanteuse virtuelle (Harmony Assistant, de Myriad, et son module complémentaire, Virtual Singer - 110 CAD, un cadeau). C’est fort surprenant parce que la prononciation et l’intonation sont à peu près impeccables, le timbre de base est plaisant et modifiable à l’infini, mais en revanche, je n’ai pas trouvé comment faire varier l’intensité autrement qu’en repassant note par note, ce qui est beaucoup trop long et dépourvu d’intérêt. 

Je m’attends à me faire réprimander par Élisabeth, qui me presse de tout simplement enregistrer une interprétation au clavier. Demain, peut-être.

D’autant plus que la mélodie de la maison ne me satisfait pas pleinement. Le refrain oui, le couplet non. 

Soupir. Et pause pour la nuit. 

vendredi 10 février 2012

Tu parles d’une petite chanson simple et innocente !

J’en suis venue à bout, finalement. J’ai l’goût est finie. Il n’y a pas de lien à cliquer parce que l’harmonisation est finie mais la production, l’enregistrement et le mixage restent à faire. Et comme la coquine m’a pris tout ce temps, elle va attendre.

Elle m’a pris tout ce temps parce que je l’ai bien laissée faire. Normalement, quand une chanson n’aboutit pas, je la délaisse, tant pis pour elle, et je me tourne vers une autre. Elle mûrit dans son coin et elle éclôt plus tard. Ou pas.

Cette fois-ci, je venais de lire un texte intéressant, matière à réflexion, sur la création, méthodologie et discipline. Par création, l’auteur parlait d’écriture mais bon nombre de ses points peuvent être pris dans un sens plus large. Il faut lire l’anglais, c’est ici :

25 things writers should stop doing

Un de ses points de réflexion, qui m’était particulièrement resté en tête, était : that story isn’t going to unfuck itself. Tu ne peux pas te donner l’excuse que ça n’avance pas, c’est à toi de faire avancer. Je trouvais que c’était discutable mais j’ai voulu l’essayer. Ma conclusion est que c’est peut-être bien vrai des fois mais que c’est peut-être bien aussi pas vrai d’autres fois. Et dans mon cas particulier, et dans le cas de J’ai l’goût, je pense que ce n’était pas vrai, Je pense que nous sommes au 10 février et qu’il me reste 13 chansons à écrire — ce qui, bien entendu, n’a pas la moindre importance. J’y ai néanmoins appris quelque chose : à savoir que la discipline des uns n’est pas forcément celle des autres.

Voici donc les mots, finalement. Il n’y a pas de grosse recherche là, c’est délibérément simplet. Côté mélodie, la simplicité apparente est un peu plus trompeuse mais là encore, c’est délibérément simple. On arrivera peut-être, Élisabeth et moi, à en produire une version écoutable la semaine prochaine.

J’ai l’goût
Paroles et musique : Hélène Dion

COUPLET
J’ai l’goût (4)
J’ai l’goût d’chanter j’ai l’goût d’danser
J’ai l’goût c’est fou
J’porte pas à terre j’ai comme des ailes
J’flotte dans les airs au septième ciel
J’ai l’goût de tout

J’ai l’goût (4)
J’ai l’goût d’fêter toute la journée
J’ai l’goût c’est fou
Ça tourne en rond des montagnes russes
C’est de la folie c’est un virus
J’ai l’goût c’est tout

REFRAIN
J’ai l’goût (3)
De toi de nous (2)
J’ai l’goût (4)
C’est doux
Tellement tellement j’ai l’goût
Follement follement j’ai l’goût
Tout l’temps tout l’temps j’ai l’goût
C’est doux

COUPLET
J’ai l’goût (4)
J’ai l’goût d’raser mes vieux tabous
J’ai l’goût c’est fou
En une seconde tout peut changer
J’t’ai vu et l’monde s’est fait léger
J’ai l’goût de nous

J’ai l’goût (4)
J’ai l’goût qu’on s’lance et jusqu’au bout
J’ai l’goût de nous   
Ma vie s’est pris un coup de folie
Un coup d’roulis un tsunami
J’ai l’goût c’est tout

REFRAIN

©2012 Communication Cinq sur cinq inc.


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vendredi 3 février 2012

Fugue sur les thèmes de FAWM

Fugue, pas vraiment. Mais je ne pouvais pas résister à l’appel de ce titre, après prélude.

N’empêche que ça va bouger dans ce blogue au cours des prochains jours et des prochaines semaines car j’ai décidé de me donner le défi de FAWM encore cette année.

FAWM est une initiative d’un type assez répandu dans les arts populaires. Les gens qui participent à ce genre d’initiative se donnent un mois pour remplir une certaine commande. Il existe par exemple le NaNoWriMo (le National Novel Writing Month) : en novembre, j’écris un roman (sauf erreur, le NaNoWriMo a été la première initiative du genre). FAWM est l’acronyme de February Album Writing Month. En participant à l’initiative, je me propose d’écrire en février quatorze (14, oui, vous avez bien lu) chansons. Ben quoi ! Je l’ai fait l’an passé. Et sur ces quatorze chansons, une bonne dizaine valaient la peine d’être polies et retravaillées, et l’ont été. L’une d’entre elles, No One, fait partie de la compilation réalisée par le site (une compilation très très générale et inclusive, remarquez bien, mais bon).

En passant, oui, il m’arrive d’écrire en anglais. Parce que la phrase qui est à l’origine de la chanson, dans ce cas-ci les premiers mots du couplet, No one makes me feel the way you do, m’est arrivée dans la tête en anglais et ne s’est pas laissée traduire. La voici, No One (avec une traduction très approximative, à peu près scandée No One en français).

Donc, j’ai à produire une chanson aux deux jours. Nous sommes le 3 février et je n’ai aucune chanson de finie. Mais j’ai deux bonnes idées en marche, et un titre pour un truc à venir.
  • J’ai le goût s’annonce comme une petite chanson innocente, joyeuse et tapageuse. 
        J’ai le goût (5)
        J’ai le goût de toi, de nous, de tout, j’ai le goût
  • C’était notre maison s’annonce comme tout le contraire. 
        Ils ont enlevé la balançoire
        Où on allait jaser le soir
        Les enfants sur les genoux
        Ils ont coupé le vieux sapin
        C’est vrai qu’il tirait à sa fin
        Il était là avant nous
  • Il neige encore n’est pour le moment qu’un titre, une atmosphère (mélancolique) dans ma tête. 
Alors oui, j’ai l’intention de donner à ce blogue l’allure d’un journal de création. Et aussi, et ce n’est pas la moindre des raisons, de me donner un objectif qui m’empêche de me laisser aller à prendre un livre ou d’aller jouer au Scrabble sur Internet.

This post in English (Sorry, I haven’t yet found the way to make a song link active in the PDF. Come back to this page when you’re finished and click this link No One.)

mercredi 1 février 2012

Prélude


Pourquoi ce blogue
Je commence ce blogue pour parler de mes chansons. Je voudrais qu’elles vivent un peu. Et pour moi, une chanson, pour vivre, doit être exécutée et entendue. Une amie me suggère que le plaisir de la création pourrait se suffire (elle ne dit pas devrait, elle dit pourrait). Eh bien non, moi, ça ne me suffit pas. Je vais donc ici parler au jour le jour de chansons en chantier. Quoi, pourquoi, comment.

Comment ce blogue
C’est un blogue sur invitation. Je suis assez parano, comme beaucoup d’artistes, pour préférer ne pas courir le risque d’être copiée (un risque qu’article après article qualifie de minimal, pour ne pas dire inexistant - mais bon, ça, c’est pour les chansons ordinaires, pas les miennes, hein ?) Ce qui veut dire que personne ne peut y accéder à part les gens qui ont reçu un message d'invitation et ont choisi d’y répondre. Ce qui veut dire aussi que si vous choisissez d’ajouter un commentaire occasionnel, très peu de gens le verront. 
J’espère que ce blogue vous intéressera et qu’il vous plaira d’y laisser à l’occasion un commentaire. Et surtout que vous choisirez souvent d’écouter les extraits que j’y ajouterai. Comme j’ai préféré pour le moment mettre le blogue en ligne sans trop me préoccuper de sa présentation, les extraits musicaux sont présentés sous forme de lien. Cliquer sur ce lien fait afficher une console, avec les outils habituels, volume et défilement. Pour revenir au blogue, il suffit de fermer cette page. 
Je compte en arriver à faire afficher la console sur la page même du blogue, j’avais trouvé comment, mais ça fonctionne comme un mal de ventre. Patience et longueur de temps. 
Je vous laisse sur une de mes chansons que j’aime beaucoup, celle dont la présentation est, pour l’instant, parmi les plus abouties : 
Les vrais mots d’amour