Je n’ai pas fait grand-chose en chanson l’an passé. Mais peu après le déménagement, un jour que nous roulions en écoutant Loreena McKennitt, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de penser à un rythme (vaguement) celtique pour me stimuler. Dans ma tête, ça sonnait à peu près comme ceci :
Il m’est venu une mélodie. À
ce moment-là, je n’avais pas encore découvert la richesse d’une appli de
notation que j’avais pourtant, ce qui fait que j’ai noté ma mélodie comme
ceci :
La mi si do siii laaa
La mi si do siiiiii
La mi si do siiiii
do siiiiiiiii
La mi si do siiii laaa
La mi si do siiiiii
La mi si do siiii
do laaaaaaaa
Dooooooooooo rééééééééé
Miiiiii ré do siiiii
Dooooo réééé siiiiiiiiiiiiiii
Do do ré do si rė do si
Do do ré do si ré do si
Do do ré do si ré do ré siiiiiiiiii
Ce qui sonne a peu près comme ceci.
C’en est resté là.
Il y a quelques semaines, après avoir repris ce blogue, j’ai décidé
qu’il s’agissait d’un bon point de départ mélodique. J’ai commencé par y
ajouter un refrain, en prenant soin de varier un peu les durées et les niveaux.
Disons que c’est moins un couplet et un refrain qu’une structure en deux parties, un A et un
B.
Voici la première version du refrain.
Quoi mettre comme mots ? Ah-HA ! C’est une mélodie
essentiellement modale qui ne se prête pas à n’importe quoi. Guidée par Loreena McK, j'ai décidé d'essayer d'évoquer un genre d’atmosphère intemporelle à partir
de cette modalité, de dépeindre un monde parallèle.
Tout de suite, la mélodie a commencé à changer un peu.
D’entrée de jeu, la toute première ligne était malcommode. Deux notes longues à
la fin d’un vers (siiiiii laaaaaa), en français, c’est à peu près impossible,
l’accent tonique n’arrive pas. Exit le laaaaa.
Ma première version décrivait des images
Sous un ciel de jade
formant un monde imaginaire. Un monde où les deux derniers
vers de la strophe A sont arrivés d’un seul coup :
Où les amants ne
chantent pas
Et les serments ne
changent pas
Au refrain, pour la première ligne, il m’est venu
Mon amour, je
t’aimerai toujours
le serment éternel, le serment essentiel, pour faire la
suite logique avec
Et les serments ne
changent pas
C’est là que le mur s’est dressé. Pas de deuxième vers, et
pas la moindre idée de ce que pourraient être les deux prochaines strophes. (10 % d’imagination et 90 % de transpiration, dit l’axiome qui décrit
le processus de création.)
Finalement, j’ai trouvé, un flashe. Consacrer la première
strophe au monde et la deuxième aux serments. Je garde mon vers et les serments ne changent pas (je l’aime bien) mais je le déplace à la
fin de B1 et je lui oppose, à la fin de B2, et les serments ne durent pas. J'ai une structure globale : en 1, un monde brillant et coloré où les amants s'échangent des serments essentiels. En 2, un monde sombre et hostile, où les amants sont séparés et les serments ne durent pas.
Je vous passe le reste des efforts et des brouillons. J’en
suis maintenant à ceci :
A1
Sous un ciel d’émeraude
Trois dansantes lunes roucoulent en chœur dans l’ombre chaude
Où vingt licornes rôdent
L’ambre des nuages emplit la nuit de bleue fragrance
L’écho charrie les voix de deux amants et leur romance
B1
Mon amour, je t’aimerai toujours
Dans tous les univers, on dit les mots qu’on dit sur terre
Je promets d’être à toi à jamais
Partout les rêves et les serments ne changent pas
A2
Au soleil d’ébène
L’arc-en-ciel de gris tremble et gémit sa lourde peine
Sa plainte est presque humaine
Mille papillons noirs s’enflamment et meurent sans bruit
dans l’eau
Au loin une voix désespérée s’étrangle en durs sanglots
B2
Mon amour, je t’aimerai toujours
Dans tous les univers, on ment tout comme on ment sur terre
Je promets d’être à toi à jamais
Partout les rêves et les serments ne durent pas
Et la mélodie est devenue ceci.
Voilà où j’en suis. Il y a encore des imperfections dans les mots. Je n’ai pas fini la partition, à transférer depuis l’iPad pour y ajouter les accords. Évidemment, je n’ai rien fait comme harmonisation et Élisabeth ne sait encore rien de ce qui l’attend vendredi prochain. Une histoire à suivre, quoi.
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