dimanche 27 janvier 2013

Je m'y remets


Je n’ai pas fait grand-chose en chanson l’an passé. Mais peu après le déménagement, un jour que nous roulions en écoutant Loreena McKennitt, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de penser à un rythme (vaguement) celtique pour me stimuler. Dans ma tête, ça sonnait à peu près comme ceci : 
Il m’est venu une mélodie. À ce moment-là, je n’avais pas encore découvert la richesse d’une appli de notation que j’avais pourtant, ce qui fait que j’ai noté ma mélodie comme ceci :
La mi si do siii laaa
La mi si do siiiiii
La mi si do siiiii
do siiiiiiiii
La mi si do siiii laaa
La mi si do siiiiii
La mi si do siiii 
do laaaaaaaa
Dooooooooooo rééééééééé
Miiiiii ré do siiiii
Dooooo réééé siiiiiiiiiiiiiii
Do do ré do si rė do si
Do do ré do si ré do si
Do do ré do si ré do ré siiiiiiiiii

Ce qui sonne a peu près comme ceci.

C’en est resté là.

Il y a quelques semaines, après avoir repris ce blogue, j’ai décidé qu’il s’agissait d’un bon point de départ mélodique. J’ai commencé par y ajouter un refrain, en prenant soin de varier un peu les durées et les niveaux. Disons que c’est moins un couplet et un refrain qu’une structure en deux parties, un A et un B.


Quoi mettre comme mots ? Ah-HA ! C’est une mélodie essentiellement modale qui ne se prête pas à n’importe quoi. Guidée par Loreena McK, j'ai décidé d'essayer d'évoquer un genre d’atmosphère intemporelle à partir de cette modalité, de dépeindre un monde parallèle.

Tout de suite, la mélodie a commencé à changer un peu. D’entrée de jeu, la toute première ligne était malcommode. Deux notes longues à la fin d’un vers (siiiiii laaaaaa), en français, c’est à peu près impossible, l’accent tonique n’arrive pas. Exit le laaaaa.

Ma première version décrivait des images
Sous un ciel de jade
formant un monde imaginaire. Un monde où les deux derniers vers de la strophe A sont arrivés d’un seul coup :
Où les amants ne chantent pas
Et les serments ne changent pas

Au refrain, pour la première ligne, il m’est venu
Mon amour, je t’aimerai toujours
le serment éternel, le serment essentiel, pour faire la suite logique avec
Et les serments ne changent pas

C’est là que le mur s’est dressé. Pas de deuxième vers, et pas la moindre idée de ce que pourraient être les deux prochaines strophes. (10 % d’imagination et 90 % de transpiration, dit l’axiome qui décrit le processus de création.)

Finalement, j’ai trouvé, un flashe. Consacrer la première strophe au monde et la deuxième aux serments. Je garde mon vers et les serments ne changent pas  (je l’aime bien) mais je le déplace à la fin de B1 et je lui oppose, à la fin de B2, et les serments ne durent pas. J'ai une structure globale : en 1, un monde brillant et coloré où les amants s'échangent des serments essentiels. En 2, un monde sombre et hostile, où les amants sont séparés et les serments ne durent pas

Je vous passe le reste des efforts et des brouillons. J’en suis maintenant à ceci :

A1
Sous un ciel d’émeraude
Trois dansantes lunes roucoulent en chœur dans l’ombre chaude
Où vingt licornes rôdent
L’ambre des nuages emplit la nuit de bleue fragrance
L’écho charrie les voix de deux amants et leur romance

B1
Mon amour, je t’aimerai toujours
Dans tous les univers, on dit les mots qu’on dit sur terre
Je promets d’être à toi à jamais
Partout les rêves et les serments ne changent pas

A2
Au soleil d’ébène
L’arc-en-ciel de gris tremble et gémit sa lourde peine
Sa plainte est presque humaine
Mille papillons noirs s’enflamment et meurent sans bruit dans l’eau
Au loin une voix désespérée s’étrangle en durs sanglots

B2
Mon amour, je t’aimerai toujours
Dans tous les univers, on ment tout comme on ment sur terre
Je promets d’être à toi à jamais
Partout les rêves et les serments ne durent pas

Et la mélodie est devenue ceci.

Voilà où j’en suis. Il y a encore des imperfections dans les mots. Je n’ai pas fini la partition, à transférer depuis l’iPad pour y ajouter les accords. Évidemment, je n’ai rien fait comme harmonisation et Élisabeth ne sait encore rien de ce qui l’attend vendredi prochain.  Une histoire à suivre, quoi. 

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me trouve tellement chanceuse d'entendre cette ébauche, bravo et merci de ce partage, j'ai hâte maintenant d'entendre Élizabeth !

Françoise a dit…

Hélène ,
J'ai hâte aussi d'entendre ta fille sur ce morceau, les paroles sont très belles.
Je t'embrasse.

Roger Gauthier a dit…

¡Magnifico!

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