mercredi 20 février 2013

Ça revient, tranquillement pas vite

À la deuxième session de l'atelier d'écriture, l'animateur nous propose les contraintes suivantes : définir un personnage, un moment, un lieu et une situation qui doit avoir un rapport avec le thème de l'attente. En quatre vers. Je suis d'abord arrivée à ceci :

Sagement sur le divan, Petit Chou attend maman.
Dans la chambre d'à côté, elle s'est vidée de son sang.
Les deux monsieurs policiers parlent fort à l'oncle Jean.
Sagement sur le divan, Petit Chou attend maman.


À la dernière minute, je me suis aperçue que je n'avais pas bien défini le moment. En catastrophe, j'ai remplacé Sagement sur le divan par Encore dans son pyjama. Pas super comme grammaire, mais bon, pour l'exercice, on ferait avec. J'aimais bien l'idée de la répétition pour le quatrième vers, une répétition qui accentue l'impression d'attente.

Quand j'ai lu ma petite strophe, l'animateur m'a regardée avec un demi-sourire et a dit, il faudra se souvenir de ça tantôt.

Et vlà-t-il-tu pas qu'a la fin de l'atelier, il nous propose un « devoir », soit de rédiger une chanson sur le thème suivant : j'ai six ans et je pense à ma vie.

Toute l'idée, bien sûr (enfin, c'est la façon dont je comprends l'exercice), étant de peindre un petit tableau de vie sans jamais sortir du vocabulaire, des émotions et des capacités d'expression de soi d'un enfant. Et à ce compte-là, de rester aussi dans les limites de l'imagination mélodique d'un enfant. Une étendue sonore limitée, pas de variations harmoniques. Justement, le site FAWM proposait de créer une chanson sur une gamme pentatonique. GO.

Voici donc la chanson de Petit Chou. Ne critiquez pas ma grammaire, c'est celle d'un enfant de six ans qui, oui, dit Pourtant j'ai pas rien fait de mal. J'avais fini les mots déjà lundi mais je n'arrivais à rien pour la mélodie. Ç'a débloqué cet après-midi. Je comprends que j'y arrive quand une phrase obsédante se met à me tourner dans la tête.


J'AI PEUR

Paroles et musique : Hélène Dion

COUPLET
J'aime pas ça quand papa crie
Je me cache vite en dessous de mon lit
J'aime pas ça quand maman pleure
J'ai peur

C'est sûrement à cause de moi
C'est ma faute je ne sais pas pourquoi
Ils m’envoient coucher ailleurs
J'ai peur j’ai peur

Quand papa tape ça fait mal
Pourtant j'ai pas rien fait de mal
[Il a] tapé maman t’a l’heure
J’ai peur

REFRAIN
Où est maman
Je veux voir maman
Je sais pas ce que j’ai fait
Je le ferai plus je promets
Je le ferai plus plus jamais
Où est maman
Je veux voir maman
J’ai mal au cœur
J'ai peur j’ai peur

COUPLET

Papa est parti en rage
J’m’étais caché dans le garage
Maman dort ça fait des heures
J’ai peur

Maman est couchée par terre
Elle dit rien les yeux ouverts
La maison est [à la] noirceur
J’ai peur j’ai peur

J’sais comment faire 911
S'il vous plaît venez vite quelqu’un
Peut-être un monsieur docteur
J’ai peur

REFRAIN

©Communication Cinq sur cinq inc.

Et en prime, j'ai trouvé le moyen de résoudre mon problème de pommier et de pommes. C'était si simple, il suffisait d'y penser (ben voyons !) : ne pas finir la phrase avec le mot pomme. Mon premier vers (oui, oui, ver de pomme, vers demain, vermillon, alouette, ah ah ah ah) sera tout simplement :

Comme un pommier fait des pommes chaque année.
Et ça continue avec
Comme l'abeille fait du miel toute la journée.

Et à force de le chanter, j'ai aussi trouvé comment faire coexister les deux accents de Comme un pommier pour mon refrain. Ouf ! Je peux respirer. Pour ce soir, ma journée est finie.

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