mercredi 27 février 2013

Merci, Élisabeth

Ce sera demain soir la troisième session de l'atelier en marge duquel j'ai écrit la chanson Est où maman. Élisabeth a gentiment accepté d'en faire rapidement une version chantée. C'est ridicule mais ma chanson me fait monter les larmes aux yeux — peut-être pas si ridicule quand Élisabeth elle-même a dit qu'elle l'avait lue en vitesse pour éviter que sa voix se noue trop. Considérez ça comme un avertissement. Je la mets en ligne ici, Est où maman, en version brute, avec sa conclusion qui manque un peu (?) de fini. Je compte retravailler le tout la semaine prochaine.

Hier, conférence de Stéphane Venne. Le thème annoncé était de discuter de ce qui fait que certaines chansons vont vous tourner dans la tête à l'infini. Au-delà d'en présenter de nombreuses, l'analyse a tourné court. Venne a présenté une conférence bien structurée, appuyée sur une présentation bien montée, mais pour de ce qui est du thème proprement dit, nous resterons sur notre faim.

Cependant, il a abordé rapidement quelques thèmes intéressants. Notamment, le manque de véritable formation en écriture de chanson au Québec, par opposition au monde anglophone où Berklee aux États-Unis, ou l'Institute of Contemporary Music Performance, à Londres, proposent des études de niveau universitaire sur cet art. L'année de formation offerte à Drummondville se concentre sur l'interprétation au point qu'on m'a dit sans détour que je perdrais mon temps à chercher à m'inscrire puisque je ne chante pas.

Il a aussi posé une question qui me… euh… m'interpelle (on sait à quel point cette expression m'horripile). Disons une question qui me turlupine. La question était : est-ce que la ligne de musique que je viens d'écrire ajoute quelque chose aux trois milliards de chansons déjà écrites ? J'y ai réfléchi un peu et pour le moment, je me dis que si la question a certainement sa raison d'être pour un auteur qui a fait de l'écriture sa profession, se pose-t-elle dans ces mêmes termes pour les gens comme moi ? Le doit-elle ? (On s'entend bien que chercher à bien écrire devrait rester une préoccupation première.) À ce compte-là, la question ne se pose-t-elle pas aussi pour tous les arts ? Mon amie M., qui publie actuellement dans son nouveau blogue un récit fort joliment écrit et fort joliment illustré, devrait-elle se demander ce qu'elle ajoute à la littérature et à l'art pictural des siècles ? Poser la question, c'est y répondre, il me semble.

Et zut pour la philosophie. Si je reviens à l'objectif que je m'étais proposé pour le mois de février, soit d'écrire quatorze chanson, c'est essentiellement un objectif un peu ridicule, mais c'est le mien. C'est comme ça. Ce qui fait que pour le remplir, il ne me reste que deux jours. Il me reste cinq chansons à écrire, dont trois sont déjà fort avancées et devraient être terminées aujourd'hui. Ok, peut-être qu'elles n'ajouteront rien aux trois milliards de chansons déjà écrites dans le monde. Quoique… Téka. Bye.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merveilleux, je l'ai écouté deux fois, c'est splendide et je crois que ta présentation est très différente et vue de l'oeil de l'enfant c'est émouvant, merci et bonne continuation ! bravo

Michelle a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Michelle a dit…

Pour Hélène

J'ai écouté la démo d'Élisabeth en regardant la neige tomber à gros flocons. Temps gris. Chanson poignante. Et il est vrai que les enfants ramènent à eux, à ce qu'ils ont fait ou pas, ce qui arrive à "papa et maman" et qui les dépasse.
Dans ce cas-ci c'est une situation très bouleversante, et bien rendue, qui malheureusement dépeint une réalité.

Pour ce qui est de "changer le monde" (appelons ça comme ça) dès qu'on donne un coup de pinceau, un coup de crayon, ou qu'on touche une note, hum.... Disons que viser haut ne nuit pas, mais viser trop haut paralyse. Un grand peintre a dit un jour: "Tout le monde ne peut être Cézanne, nous nous contenterons de peu". Et son "peu" était excellent. On comprend l'idée!

Go, Hélene, go! Ces sprints de création sont inspirants. La preuve, tu m'as donné l'envie de m'y mettre. Merci Hélène!